« Mer du Nord »
« Mer du Nord forte
Ta marée emporte
Ma pauvre âme.
Vagues à drames
Sac et ressac
Va et vient
Chat et chien.
Mer calme comme un lac
Où est l’écume
Que portait ta lame ?
Mer changeante, mer traîtresse,
Vers quel naufrage
As-tu conduit ma liesse ?
Pour quel lointain voyage
Embarques-tu mon cœur ?
Vers quelles peurs
Sur quel prochain rivage ?
Mer belle et sauvage
Mer grise, verte ou blanche
Ou bleue, tu t’épanches.
Tu es peut-être mon destin
Bon ou mauvais ; qui sait la fin ?
Mer du Nord,
Mer du sort
Incertain. »
Extrait de « Le jour tarde à poindre- Petit recueil de poèmes »
« La tiédeur la plus sauvage
A ceint mon corps de toutes ces choses que je n’ai pas dites
Je ne te refuse plus
Si tu es la vague qui efface mes pas
Aux sons des fantômes inconnus
Sois la plage qui recueille mon ventre mourant
Sois ces maux qui m’arrachent
A l’enfer de la pénitence nommée mariage
Mais aujourd’hui qu’y puis-je ?
Le temps qui nous était offert
S’est envolé sur les chars de notre cœur commun
Même mes suppliants regards
N’ont su émouvoir Neptune
Je m’en vais
Sur ma chère ma très chère Route
Et ces âmes damnées qui s’effacent devant la pendule
L’espoir ne t’est plus permis
Je suis ton Inconnue du fond des eaux
Sans nulle ombre
De toi
Pourtant l’arbre mort
Trésaille et gémit
Ni ta folle
Ni ta martyre
Ni ton tombeau
Bienvenue dans mon océan cher mortel »