« Au 12 de ma rue, il y a une grille étrange.
Très haute, elle n’est pas pour autant rébarbative.
Je la longe souvent et la trouve fascinante.
Car elle est illuminée jour et nuit.
Enfant, ma mémé me disait qu’elle était grille de prison,
que ses lumières égayaient les hommes enfermés,
et que la nuit ces lueurs dansaient pour adoucir leurs peines.
Je la croyais et rêvais parfois à ces condamnés si chanceux,
tandis que je devais dormir dans le noir.
Je remercie ma mémé, qui lisait beaucoup de romans,
d’avoir pu enluminer mon enfance d’histoires colorées
sorties de son imagination féerique.
Et d’avoir donné d’adorables réponses
à mes questionnements d’enfants. »