« Le soir venu, quand le soleil,
après leur avoir tanné la peau sur le sable,
se planque vers l’ouest, le soir venu,
donc, quand les touristes hâlés, rougis,
mais douchés, rafraîchis, pommadés et parfumés
se répandent dans ses ruelles, Mikonos s’éveille,
s’ébroue, s’étire. Mikonos vit ! Trop, trop vite, trop tard ?
Elle se rattrape d’un automne-hiver endormi,
elle récupère de l’énergie, elle s’abîme
et perd son âme. Dommage ! »
« Personne ne l’avait crue. Elle l’avait pourtant fait.
Tout envoyé balader : le boulot, les gosses, Stéphane…
Elle avait obtenu d’Alex un congé sans solde
pendant trois mois et Patricia lui avait
spontanément passé les clés de son appart à Mykonos.
Et elle est là, loin de tout loin de tous,
dans cette ruelle à la lumière bleutée,
revenant seule, à presque minuit, étourdie par la musique
et les rires du bistrot sympa où elle a passé la soirée.
Elle se sent bien, libre et légère.
Elle ne dormira pas cette nuit.
Elle écrira.
Elle l’a commencé, ce livre qui lui tient tant à cœur. »