Nous l’attendions à la terrasse de ce café. L’air était encore très frais, piquant, mais ensoleillé en cet fin d’après midi.
Je le vis arriver de très loin. Il traversait cette fameuse place d’un pas nonchalant mais néanmoins efficace
Mon compagnon lui tournait le dos et je le renseignais du regard.
Nous reprîmes la conversation, mon coeur n’y était plus, il battait dans ma gorge angoissée de cette rencontre.
Enfin, il fut là.
Je me levais, il m’en empêcha fermement puis s’assit a côté de moi, prenant même mon carnet dans ses mains.
C’était de belles mains, fortes, mais subtiles. Je n’aimais pas sa bague.
Je le regardais sans y croire ! Quoi, ce cinéaste était là , son coude frôlant le mien je ne savais plus par quel bout commencer.
Je voulais partir en courant.
Il se dégageait de lui une force incroyable telle qu’elle apparaissait dans ses films : bien sur son accent était irrésistible et le français en prenait un parfum inhabituel.
Il se préta au jeu des questions sans coquetterie. Puis gentiment mis fin quand il l’eut décidé.
Il dit au revoir en russe, et debout nous regardions s’éloigner sa silhouette athlétique, stable, fendant la place comme un vaisseau.
Soudain, repensant à ses mains chaudes et sa moustache grise je me mis à pleurer.

Avec les mots de : Luce .... (lien vers Twitter)