Elle a à peine eu le temps 
de passer son peignoir en pilou 
et de l’attacher, bien serré sur sa gorge 
à l’aide d’une épingle à nourrice. 
Elle n’a pas pris la brosse,  
posée sur la table de toilette, 
pour peigner ses cheveux. 
Elle oublié son vieux sac 
sur la desserte du salon, 
celui où elle avait rangé ses papiers. 
Elle ne dormait pas vraiment 
quand elle a entendu 
les premières bombes tomber tout près, 
puis le hurlement des sirènes. 
Elle n’a pas réfléchi longtemps. 
Elle a dit à son compagnon, "fuyons vite". 
Et ils sont allés, échevelés, 
perdus, effrayés, ne sachant pas où, 
ni s’ils reviendraient un jour.-  »