« Ma dernière expérience avec la mort fut un échec.
Elle ne voulait pas de moi!
Soit disant qu’il restait une lueur d’espoir..
Je n’avais pas dit mon dernier mot.
Comme tout les matins, je ressentais en moi ce mal être,
ce feu qui me brulait de l’intérieur.
Bien décidé à en finir, d’un pas décidé,
je retournais dans l’échoppe de la faucheuse.
Elle m’y accueillit sans surprise.
Elle sourit et me dit: "Sure?"
D’un ton sec je répondis simplement oui!
La faucheuse sortit de sa robe noire un objet si singulier,
si inoffensif que je me mis à rire en le voyant:
Un jeu de carte, un jeu de UNO!
La mort emporterait mon âme à coup de UNO?
Situation burlesque!!
Son sérieux me calma, elle me proposa une partie.
Si je gagne, je meurs. Sinon...
Quoi? Mourir ou vivre sur une partie de carte?
Cela me parue si stupide que j’accepta le marché.
Le feu en moi s’était éteint, il laissait place à une envie de gagner.
Je voulais lui montrer qui était le plus fort!
Ma détermination serait totale.
La faucheuse distribua les cartes,
Je souriais, gloussais même.
Et si je perds? Demain on fait une belotte, un jeu de l’oie,
une partie de petits chevaux ou pourquoi pas un loto?
Cette idée de revenir tous les jours dans cette échoppe
pour jouer à des jeux de société me sembla si ridicule
qu’un fou rire secoua tout mon corps.
Incapable de jouer, plié en deux, je dus sortir m’aérer.
Quand je retrouva mon calme, l’échoppe avait disparu.
Assis sur le trottoir, je souriais encore..
Depuis combien de temps n’avais je pas souris? »

Avec les mots de : Sonia Pettinato....(lien vers Twitter)