« À peine quelques centimètres d’eau
recouvrent le fond du petit ru
qui serpente derrière la maison.
Une eau claire, limpide, cristalline,
une eau apaisante, si peu bruyante,
une eau presque irréelle, si transparente
que les cailloux ocrés et blancs
qui se tapissent en son fond
restent aussi lumineux que des pièces d’or.
Et lorsque je suis fatiguée, lorsque le blues
m’enveloppe de nuages cotonneux,
je vais m’asseoir au bord du ru,
les pieds nus plongés dans cette eau invisible,
fraîche, immatérielle.
Une incroyable énergie m’envahit alors peu à peu.
Je la sens monter depuis mes orteils,
vraiment,
doucement,
par petites vibrations.
Et quand cette incroyable énergie
parvient au sommet de mon crâne,
c’est comme un soleil qui explose! »
« devant ces pierres,
songeuse
elle pensait:
pourquoi tenaient-elles
tant de place dans notre langue?
jeter la pierre
geler à pierre fendre
pierre à fusil
coeur de pierre
pierre qui roule
n’amasse pas mousse
ça tombait bien elle n’aimait pas rester en place
un flot de joie la réchauffa soudain
elle pensa à son ami PIERRE
qui lui avait écrit un mot
un mot tendre, un mot vrai,
un mot pur comme ces pierres,
un mot d’amour
elle prit sa plume
et lui dit oui »