« Elle aime ce rendez-vous avec elle-même
qu’elle s’offre à la fin de chaque jour.
Moment de calme et de solitude,
indispensable à sa sérénité, bilan quotidien,
elle passe en revue les événements
des dernières vingt-quatre heures,
avec son lot de difficultés
et de petits bonheurs happés en plein vol.
Le temps de déguster voluptueusement
son divin nectar caféiné, elle se ressource,
son cœur est en joie et elle ne sait vers qui se tourner
pour crier sa reconnaissance que sa vie
soit si belle et si pleine !
Qui doit-elle remercier ? »
« Dans mes rêves »
« Ca y est, c’est reparti, mes rêves partent en cavale,
Plus fougueux et plus libres qu’un galop de cheval,
Plus indomptables même qu’une mer en furie
Et bien plus excitants que le cours de ma vie !
Quelques lignes postées, un orgueil qui se perd,
Message dans une bouteille que je lance à la mer,
Ou peut-être est-ce un jeu, un clin d’œil, un défi,
L’impulsion d’une seconde de mon cœur qui blêmit…
Et me voilà partie à la suite de mon rêve,
Chevauchant mes chimères, je m’éloigne de la grève….
Parmi toutes les bouteilles, parmi tous les messages
Qui arriveront ce soir tout près de ses rivages,
C’est de mon enveloppe rose dont sa main s’empare,
C’est sur mes mots que se pose son regard !
…Un sourire, et au bord de ses yeux, un soupçon d’émotion !
A ses côtés, ma silhouette onirique sent son hésitation…
Serait-il raisonnable de répondre à mes troubles paroles ?
L’idée fait son chemin mais lui paraît si folle !
Répondre, même d’un seul mot, serait créer un lien
Susciter un espoir, provoquer un chagrin…
Mais les rêves, on le sait, n’ont aucune barrière,
Ils vagabondent au gré de notre imaginaire,
Ils ne s’embarrassent pas de raison, de sagesse,
Mais nous offrent tout un monde de douceur, de tendresse !
Dans mon rêve, il écrit trois mots sur le papier,
Sa main hésite encore, effleure le clavier…
Il sait que s’il envoie, ça peut faire des dégâts,
Faire renaître un espoir, le mettre dans l’embarras.
La distance, entre nous, est une nécessité,
Et le silence, le gage de ma sérénité !
Nous savons tous les deux que le danger menace,
Si l’un de nous, un jour, oublie où est sa place !
L’attirance est certaine, elle nous pousse l’un vers l’un vers l’autre,
Mais on brûlerait nos ailes en cédant l’un à l’autre !
Le feu de la passion consumerait nos âmes,
Ne laissant que des cendres, du malheur et des larmes !
Mais mon rêve s’en fout, il veut y croire encore
« En vers et contre moi », il plante le décors !
J’imagine la réponse à mon petit message,
Ce n’est jamais la même, mais ce n’est jamais très sage !
Mais quelle que soit l’histoire qu’imagine mon cœur,
Elle me révèle un ciel de fleurs et de couleurs
Elle détruit tout le gris qui domine ma vie
Et m’ouvre des horizons sans peine ni mélancolie !
Elle balaie mes échecs, elle m’offre un avenir,
Un tourbillon d’amour, d’aventures et de rire…
Je m’endors souvent au chœur de mon rêve
Et m’éveille au matin, un grand sourire aux lèvres !
Mais oui, ce n’est qu’un rêve, un délire innocent
Né de ma solitude et de mon inconscient.
Un désir contrarié qui ressurgit parfois,
Le regret d’un amour égaré malgré moi,
Ou la perte d’un autre, imaginé un soir
Dans un geste troublant ou le feu d’un regard… »
Herrlisheim – 14 mai 2015